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Michel Simonis

"Une voix différente"

Militants pour la paix israéliens et palestiniens ont défilé ensemble. L’indépendance est pour eux une condition préalable à toute négociation.

Article mis en ligne le 11 septembre 2011
dernière modification le 22 avril 2012

"A une époque où Israël se ferme à un monde qui condamne de plus en plus son comportement", écrivait vendredi l’éditorial du quotidien Ha’aretz, "la marche de l’Indépendance peut démontrer qu’il y a malgré tout un autre Israël, d’où émanent des voix différentes de celles, nationalistes et anti-démocratiques, qui se font entendre ces derniers temps quasiment à l’unisson, de façon assourdissante."

Renée-Anne Gutter
La Libre Belgique,
Mis en ligne le 16/07/2011

Il y a vingt ans, à l’époque où leurs dirigeants politiques s’essayaient pour la première fois à des négociations de paix dans une conférence israélo-arabe à Madrid, les pacifistes israéliens et palestiniens manifestaient ensemble leur soutien à la paix. Depuis lors, selon ces pacifistes eux-mêmes, une nouvelle génération a grandi, "lassée des extrémismes politiques des deux bords".

Après deux décennies de militantisme séparé, c’est cette nouvelle génération qui s’est retrouvée vendredi pour resserrer la coopération entre militants des deux bords dans une action conjointe, comme partenaires égaux. Palestiniens et Israéliens ont en effet marché côte à côte, vendredi, le long de la "ligne verte" d’avant juin ‘67 qui séparait Jérusalem Est et Ouest.

Ils étaient entre 2 000 et 3 000, selon l’évaluation que nous a donnée un de leurs porte-parole. Parmi eux des députés juifs et arabes de la Knesseth israélienne. Pour "soutenir l’indépendance palestinienne et exprimer leur engagement commun à œuvrer en sa faveur". Car selon les participants, l’indépendance palestinienne doit précéder les négociations finales avec Israël. Comme ont dit plusieurs de leurs pancartes, "seuls des hommes libres peuvent négocier". Et l’itinéraire a été choisi pour redessiner la frontière qui devra démarquer leurs capitales respectives à l’avenir.

Cette "marche de l’Indépendance" a été organisée côté israélien par le Mouvement de Solidarité pour Cheikh Jarrah qui manifeste chaque vendredi contre la "judaïsation" du quartier palestinien Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, et côté palestinien par les Comités populaires de Jérusalem-Est.

Et cela, en coordination avec les forces de l’ordre israéliennes qui ont déployé un important cordon policier tout le long du parcours. Elles ont dû intervenir à quelques reprises pour écarter des contre-manifestants juifs nationalistes.

Les marcheurs sont partis de la Vieille ville pour aboutir à Cheikh Jarrah dans le nord-est de la ville, brandissant des drapeaux palestiniens et des banderoles contre l’occupation en hébreu et en arabe. C’était l’itinéraire inverse de la marche effectuée le 1er juin dernier par des nationalistes israéliens, qui ont paradé dans les rues palestiniennes avec des drapeaux israéliens aux cris de "mort aux Arabes". Eux célébraient au contraire la "réunification à jamais" de Jérusalem. A savoir, l’annexion unilatérale par Israël de la Jérusalem-Est palestinienne après juin ‘67.

Il faut dire qu’à cette marche triomphaliste de la droite israélienne avaient participé des dizaines de milliers de personnes, venues des quatre coins d’Israël et des colonies juives.

La marche de ce vendredi n’a pas été aussi massive. Mais pour les organisateurs, elle pose un jalon qui tranche sur ce que la gauche israélienne appelle la "fascisation" de la politique en Israël. Notamment, la multiplication des lois à la Knesseth qui visent à restreindre les libertés de la minorité arabe et de la gauche.

"A une époque où Israël se ferme à un monde qui condamne de plus en plus son comportement", écrivait vendredi l’éditorial du quotidien Ha’aretz, "la marche de l’Indépendance peut démontrer qu’il y a malgré tout un autre Israël, d’où émanent des voix différentes de celles, nationalistes et anti-démocratiques, qui se font entendre ces derniers temps quasiment à l’unisson, de façon assourdissante."

VOIR AUSSI le dossier "L’ONU attend la Palestine"